Il est une image abusive, trop largement répandue, qui réduit le Languedoc à une façade maritime à laquelle répondent de vastes étendue de vignes ; une vision aussi superficielle occulte cependant deux dimensions essentielles : l’espace d’abord où la montagne et les garrigues, territoires privilégiés de vastes troupeaux, l’ont toujours disputés aux producteurs des plaines, l’Histoire ensuite qui souligne assez, à travers les fluctuations du paysages, la précarité d’une monoculture apparemment triomphale. Les regards successifs portés par les auteurs sur le passé comme sur le présent des communautés rurales languedocienne nous font découvrir une civilisation pastorale ancienne très riche qui a profondément modelé des zones entières ; s’efforçant de retracer les principales étapes de l’évolution de cet élevage, depuis ses origines, ils se sont aussi attachés à décrire avec minutie les gestes et les mots qui rythmaient la vie quotidienne des bergers, leurs travaux et leur savoir. Une dernière approche, enfin, éclaire de l’intérieur même cette vie des humbles telle que la rapporte, dans la catalogne voisine, la tradition orale. Loin des « bergeries » de la littérature de cour de chant populaire rends alors a elle mêmes l’âpreté des saisons et la dureté d’une existence que la solitude confinait aux frontières du sauvage.
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BERGERS ET TROUPEAUX EN LANGUEDOC ET CATALOGNE
110 pages
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