La lecture de ce compte-rendu du bombardement de Saint-Etienne est aisée. Derrière l'extrême finesse et l'extrême précision des faits, derrière la neutralité absolue du ton, perce finalement une émotion presque insoutenable. Derrière l'analyse météorologique (quel temps faisait-il ce jour là ?) la pensée file vers les rues, les places, les jardins, les petits bonheurs de ce jour de printemps. Derrière le décompte des morts, on imagine les enfants, les jeunes instituteurs, les jeunes mariés, le prêtre… Derrière la description du fonctionnement des bombes, on imagine les murs qui s'écrasent sur les victimes. Rien n'est dit. Tout est laissé à l'imagination. L'émotion est bien plus insoutenable que si elle était exploitée. Volontairement ou involontairement, ce "rapport" finit, à force d'objectivité inhumaine, par devenir un plaidoyer excellent contre l'horreur de la guerre, l'absurdité de la guerre, l'inutilité de toute guerre. Contre la monstruosité naturelle de l'humanité, aussi, qui se vérifie à presque chaque époque et alterne avec ses meilleurs moments.
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LE BOMBARDEMENT DE SAINT ETIENNE,POURQUOI
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